Alisa Arsenault

l'oeuvre : À Cheval
Le sujet : Yvon Gallant et Nancy Morin
Lieu : Centre culturel Aberdeen
Adresse : 140, rue Botsford

Troisième étage, dans le couloir près de l’ascenseur

Yvon Gallant et Nancy Morin

Les artistes Yvon Gallant et Nancy Morin se sont rencontrés lors de leur parcours universitaire au sein du Département des arts visuels de l’Université de Moncton et ont obtenu tous les deux leur diplôme en 1976. Près d’une décennie plus tard, ils partageaient un atelier au Centre culturel Aberdeen, où leur grande amitié s’est consolidée, et plusieurs collaborations artistiques en ont résulté. Bien que l’on reconnaisse facilement la démarche de chacun.e, on peut également percevoir des influences réciproques entre le travail de l’un.e et de l’autre.

Pendant près de 20 ans, ces artistes et leurs créations ont cohabité et ont marqué le milieu artistique monctonien, tout en semant une ambiance de partage et en contribuant au dynamisme de la communauté. Ces deux artistes, notamment par leur contribution comme gestionnaires de la Galerie Sans Nom, ont établi un esprit de convivialité, d’ouverture et d’accessibilité qui s’est poursuivi au sein de leur atelier commun.

Yvon Gallant et Nancy Morin dans leur atelier au Centre culturel Aberdeen (vers 1994). Photo : Centre de documentation de la GALRC

À cheval

L’œuvre d’Alisa Arsenault reflète et interprète la grande amitié entre les artistes Yvon Gallant et Nancy Morin; l’influence de cette amitié sur leur propre personne et sur leurs pratiques artistiques; leur complémentarité exceptionnelle, et leur relation mutuelle avec la Ville de Moncton. À partir d’extraits de textes provenant entre autres des archives de chacun.e, Arsenault trace le trajet quotidien des artistes entre la cour Robinson et le Centre culturel Aberdeen. Elle élabore ainsi une carte symbolique de leurs itinéraires physiques et affectifs parcourus ensemble.

À cheval, 2018, impressions sérigraphiques sur panneaux de lexan

Ces trajets sont imprimés sur sept panneaux de plexiglas installés au Centre culturel Aberdeen, près de l’atelier jadis occupé par Gallant et Morin et aujourd’hui (2018) occupé, notamment, par Arsenault. Trois panneaux sont dédiés à chacun.e des artistes et un septième illustre la rencontre du mythe de chacun.e, la rencontre d’un monde intérieur et d’un monde extérieur, ainsi que l’épanouissement qui en résulte.

Cette notion de ravissement est empruntée à la pensée du philosophe Joseph Campbell : elle désigne la quête d’une sensation d’extase ou de plénitude rendue possible lorsque l’équilibre est atteint entre le monde intérieur (Morin) et extérieur (Gallant). L’équilibre harmonieux entre les deux mondes dans ce septième panneau symbolise ici la relation de symbiose entre les deux artistes.

À cheval (détail), 2018, impressions sérigraphiques sur panneaux de lexan

Par ailleurs, une composante de l’œuvre est intégrée dans le centre-ville et reprend le panneau central, soit la rencontre entre les univers des deux artistes. Le parcours textuel est gravé sur une pierre qui orne la cour Robinson et qui porte l’inscription « ROBINSON ». Cette entaille rappelle l’importance de ce lieu pour les deux individus durant les années influentes et mémorables de leur amitié.

L’artiste tient à remercier Mathieu Leblanc, Angèle Cormier, Jennifer Bélanger et Guy Arsenault pour leurs contributions au projet.

Elle élabore ainsi une carte symbolique de leurs itinéraires physiques et affectifs parcourus ensemble.

Alisa Arsenault

Formée en estampe, Alisa Arsenault allie l’impression à l’installation, aux projections vidéo et à l’art sonore. Des bribes de souvenirs évoqués à partir d’images et de mots puisés dans ses archives familiales rendent compte de son histoire personnelle, à la manière de postiches. C’est avec humour et mélancolie qu’elle emprunte également les archives des autres pour se les approprier et les imprégner de son propre folklore. Ses œuvres sont ainsi pour la plupart autobiographiques, mais présentées en une narration fragmentée et recousue. On y retrouve des faits vécus, des exagérations et des inventions. L’interrogation de la mémoire, de sa capacité de véracité ou de ses distorsions inconscientes est au cœur de ses recherches.

Alisa Arsenault détient un baccalauréat en arts visuels de l’Université de Moncton (2013) et travaille actuellement à Moncton. Depuis quelques années, elle a participé à plusieurs expositions de groupe tenues dans les provinces maritimes, en plus d’expositions solos et de résidences de création au Nouveau-Brunswick et au Québec.