Marika Drolet-Ferguson

l'oeuvre : Fogo
Le sujet : Claude Gauvin
Lieu : Pavillon des arts de l’Université de Moncton
Adresse : 55, rue Antonine-Maillet

Aile des beaux-arts, deuxième étage, devant le local 202B

Claude Gauvin

« Il est plus facile d’imiter l’art masculin que de vivre son authenticité de femme. Ce qui devient répression. »
- Claude Gauvin (1983)

Après des études à l’École des Beaux-arts de Montréal de 1957 à 1961, Claude Gauvin a mené une vie nomade dans quelques pays d’Europe et les États-Unis avant de revenir en Acadie. À son retour, elle a enseigné la peinture et le dessin au Département des arts visuels de l’Université de Moncton de 1978 à 2004. Le style réaliste de sa peinture était peu exploré en Acadie et trouvait davantage écho dans les productions du côté anglo-saxon. La force de cette artiste déterminée s’exprimait dans ses œuvres par le calme, la solitude et le caractère intime qui s’en dégageaient et, dans son enseignement, par la rigueur et la pensée critique.

Claude Gauvin devant quelques-unes de ses œuvres (1989). Photo : Centre de documentation de la Galerie d’art Louise-et-Reuben-Cohen

Pédagogue, elle s’est dévouée à l’apprentissage de ses étudiant.e.s et était motivée par leur potentiel. Elle a également été la première femme à la direction du Département des arts visuels de l’Université de Moncton, nommée en 1989. Elle est parmi les premiers modèles féminins pour les artistes en Acadie et a certainement été une figure marquante pour plusieurs.

Fogo

L’œuvre de Marika Drolet-Ferguson puise dans une série de photographies prises à l’île Fogo, à Terre-Neuve, en 2015. Cette série, jusqu’alors non résolue dans l’esprit de l’artiste, refait surface dans le cadre du projet Images rémanentes et trouve désormais son sens en intériorisant la démarche artistique de Claude Gauvin. De façon cyclique, d’une part par les générations qui séparent les deux artistes, d’autre part par l’espace créé entre le recul et le retour qui est permis dans une temporalité étirée, la série de Drolet-Ferguson est informée et complétée par le travail de Gauvin. L’œuvre-mémoire prend son sens dans la continuité et dans la réflexion que suscitent l’introspection, l’intimité et la tranquillité présentes dans la nature ainsi que dans les œuvres de chacune.

Fogo, 2018, épreuves à développement chromogène montées sur aluminium Dibond

Dans les trois images, la ligne d’horizon est exclue de façon à offrir une nouvelle perception de la texture des formations rocheuses, une nouvelle conception de notre propre réalité. L’œuvre de Drolet-Ferguson incite à une prise de conscience en ce qui concerne la transmission des savoirs, faisant ainsi référence aux longues années d’enseignement de l’artiste Claude Gauvin qui, assurément, se perpétue à travers son legs artistique.

Fogo, 2018, épreuves à développement chromogène montées sur aluminium Dibond

Les notions de perception et de remise en question de la réalité sont omniprésentes dans le travail de Gauvin et transmises au projet de Drolet-Ferguson. À cela s’ajoute une critique de l’objectification tant du corps féminin que de la nature, qui en engendre fréquemment une interprétation compartimentée. Ainsi, cette objectification empêche de concevoir l’ensemble du sujet comme un tout équilibré. À cet égard, la série Fogo tente de rétablir une vision plus sensible du paysage.

L’artiste tient à remercier Lucille, Marie-Anne, Lima et Jacqueline pour leurs contributions au projet.

Les notions de perception et de remise en question de la réalité sont omniprésentes dans le travail de Gauvin et transmises au projet de Drolet-Ferguson.

Marika Drolet-Ferguson

Marika Drolet-Ferguson travaille principalement en photographie et poursuit ses recherches en arts visuels parallèlement à sa pratique en architecture. Elle s’intéresse aux liens entre la nature et l’imagination, ainsi qu’à la relation qui existe entre la qualité de notre environnement et l’étendue de notre pensée créative. La photographie est pour elle une pratique de l’observation. C’est par ce médium qu’elle explore comment les paysages qui nous entourent sont aussi ceux qui nous habitent. La lenteur du procédé argentique lui offre la liberté de découvrir ce qui se cache sous la surface des choses. En cultivant un regard sensible et attentif, ses recherches visent à transmettre un sentiment d’appartenance au territoire et une expérience de connexion avec les éléments.

Originaire de la Péninsule acadienne, Marika Drolet-Ferguson a étudié les arts visuels à l’Université de Moncton avant de compléter des études en architecture à l’Université Laval et à l’Université de Gênes (Italie). En 2017, elle réalise dans le cadre du projet Lost Stories / Histoires retrouvées (Université Concordia) une œuvre d’art public majeure, installée à Tracadie (N.-B.).